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Flo n’en sait heureusement rien, grâce à mon ami CIF
Stef, mais certains jeux de mots me semblent issus de l’héritage de Pierre Dac et de Francis Blanche
V’là que ça se corse, à peine rentrés, ça redaigne partir !
Je voulais dire que je m’étais déjà posé dans les blés et dans les colzas. Ne déformez pas mes propos !
Bah oui Etienne aussi, mais lui préfère le blé :)
Apparemment le pop corn aussi
Petits bricolages ce matin
Huilage de la gaine du câble du compteur, avec vérification de la présence de la petite rondelle en bas du câble, qui limite la friction et préserve la durée de vie du câble
Et retrouvage et préparation des câbles neufs de tirage et de retour de la poignée d’accélérateur
Puis vérification de l’intégrité du fonctionnement électrique avec une batterie sortie de charge.
Tout va bien !Aujourd’hui, les conditions sont très défavorables, ça ne vole pas vers chez moi. D’ailleurs quasiment partout en France ça ne vole pas.
Je vous propose donc une petite récréation. Elle illustre le fait qu’une aile a fortement tendance à toujours vouloir voler. Et que d’être au sol en cas de bonne rafale est problématique.
De gauche à droite, il y a mon fils, mon pote Michel et un autre que je ne connais pas. On peut s’apercevoir facilement que ce dernier ne contrôle pas grand-chose. Il est à deux doigts de se faire traîner au sol, quand les deux premiers ont réussi à neutraliser leur aile. Heureusement pour lui, c’était une petite rafale.
Imaginez ce que ça peut donner en dehors d’une pente école, sur un décollage bordé d’arbres, de ronces, de rochers ou tout simplement au bord d’une falaise !
Pour ma part, ce jour-là, voyant que les conditions devenaient thermiques, générant de brusques variations de force de vent et commençant à fatiguer, j’avais plié ma voile et pris la caméra.
https://youtu.be/pMi_bkE86H4?si=Jp7upIPBS9drFyEa
Je voulais dire que je m’étais déjà posé dans les blés et dans les colzas. Ne déformez pas mes propos !
Comme on dit, tant que ça vole, il n’y a pas de soucis.
Ne jamais oublier qu’en activité aérienne, le plus dur, c’est le sol. Il faut donc bosser au sol énormément, des gonflages sans décollage, se déplacer avec la voile, dans tous les sens et dans des conditions d’aérologie simples et complexes.
Avant de décoller, il faut savoir rester au sol et empêcher la voile de faire ce pour quoi elle est conçue : voler.
Sur mes plus de 100h d’exercices au sol, j’ai taté de la terre, du caillou, de l’herbe, en me faisant surprendre et traîner sur quelquefois 50 m qui paraissent bien longs. Ma voile fait plus de 25m2, il suffit d’imaginer déjà comment un cerf-volant bien plus petit tire sur les bras). Il est hors de question que cela m’arrive sur un site de décollage !
Nombreux sont les incidents au décollage qui se terminent bien, mais quelques uns engendrent des accidents.
Une fois en l’air, on suit le plan de vol, obligatoire et non dérogeable, ou le plan B, ou le C, peu importe, et il faut conserver au moins un neurone en état pour réaliser l’essentiel, l’atterrissage.
A l’atterrissage, j’ai aussi testé céréales ou oléagineux, pas désagréable mais donc pas au bon endroit, quelques chutes en avant ou des posés un peu verticaux, mais c’est le lot de l’apprentissage. Aujourd’hui je suis très souvent à 10m de ma cible, c’est mieux.
Le parapente maintient les sens en éveil, c’est certain
C’est bien vrai ça !
Décoller sans avoir conscience des risques du vol serait se mettre en grand danger.
Mais c’est le lot de beaucoup d’activités, à commencer par monter dans sa voiture. Une chose qu’on fait naturellement avec l’habitude. Et la moto, c’est pareil, avec le risque de se péter la gueule.
A moto, le danger est partout, des autres, des obstacles, de soi-même surtout.
Que dire de quelqu’un qui descend son escalier en tongues ou qui monte debout sur un fauteuil à roulettes ? Ne prend t-il pas des risques inutiles en ignorant les dangers potentiels des arêtes des marches d’escalier ou d’un coin de bureau ?
Le parapente, activité aérienne, cela se pratique avec une dimension supplémentaire. Aucune route n’est tracée, mais il faut pourtant comprendre la masse d’air pour s’en faire une alliée et garder de la marge par rapport aux obstacles.
Hier, mon vario m’a indiqué entre 27 et 31 km/h de vent d’Est et des vitesses sol entre 0 vent de face et 65 dos au vent. 35 km/h en dérive vent de travers. Ce sont des vitesses qui incitent à garder de la marge aux obstacles et à cogiter pour rentrer à l’atterro.
Mais quel plaisir d’intégrer les paramètres et de ressentir le vol !
Samedi, mon fiston s’est offert un vol rando de quasi 5 heures et 163 km, partant d’un sommet du Vercors pour aller survoler le nord de la Chartreuse (le rasso 2024), et revenir poser dans une vallée du Vercors. Je n’en suis pas encore à ce niveau, mais je progresse.
Hier, mon vol a duré 1h23, à une vitesse moyenne de 1,4 km/h et j’ai parcouru en essuie-glaces courts 25 km, sans faire défiler les paysages puisque en stagnant sur place. Étonnant, non ?
Mon vol de ce matin est dans le thème de notre discussion
Prévisions météo au PDD :
– vent régulier et assez fort dès le matin
– développement de thermiques dès 10h, devenant très puissants (trop) vers le midi du soleil (14-15h)
– développement orageux dans l’après-midiPas très encourageant, mais de mon balcon, je vois le sommet, sans un nuage, et je me dis que faire un tour là-haut n’engage à rien. Le train à crémaillère peut me monter, mais aussi me descendre si je ne vole pas. Et je peux aussi descendre à pied, ce qui constitue une heure de balade juste magnifique.
Allez hop, matos embarqué dans top-case et valises, direction le PDD, pour une vingtaine de mn de route ensoleillée et déjà chaude.
Peu de touristes au train à crémaillère de 9h, calme plat sans un souffle sur l’atterro situé à côté de la gare d’embarquement, ça sent le vol de courte durée. Je monte.
Au sommet, l’ambiance est au vent bien alimenté, contrastant avec le bas. Vent plein Est, venant de l’atterro situé 550 m plus bas et à moins d’un km. La balise indique entre 20 et 22 km/h, ce qui est proche de ma limite pour décoller proprement et en maitrise. Je reste 10 mn à humer l’atmosphère, établissant mon plan de vol en calculant avec de grosses marges, (si le vent forcit à 30, ma voile avancera à 5 km/h /sol, soit 1 m/s. Avec un taux de chute de 2 m/s,, partant de 500m plus haut que l’atterro, cela arrivera juste). Entre moi et l’atterro, il y a un atterro intermédiaire, de secours, qui sera bienvenu le cas échéant, sinon, c’est de la forêt, plus les caténaires du train. Pas de crocos en vue … J’essaie de jauger les risques que je ne devrais pas pas prendre pour ne pas me mettre en danger.
Interdit aussi de me faire embarquer sur le côté du PDD dans le venturi (l’air qui s’accélère en contournant le relief rond du PDD), au risque de devoir aller me poser bien loin et peut-être sous le vent, ce qui est source d’un grand danger.Le vent est régulier comme annoncé, sans cycles de hausses et sans baisses, c’est comme on dit laminaire. Il sera peut-être possible de tenir en soaring (profiter de l’air qui remonte la pente pour faire des essuie-glaces au dessus du déco), mais pas sûr. J’en suis d’autant moins sûr que je suis le premier sur place. Il va donc m’appartenir de tout peser, sans repères autres que le site que je connais bien, mes connaissances et mon expérience.
Quelques touristes profitent de l’attraction, mais il ne faut pas que je me disperse, la décision de prendre l’air n’appartient qu’à moi.
Je sais que la basse couche sera tumultueuse dès le développement des premiers thermiques mal structurés, mais la différence de température entre bas et sommet n’est pas significative pour le moment, donc la masse d’air devrait rester laminaire un bon moment.
Je n’oublie pas que « 100% des pilotes qui n’ont pas décollé n’ont pas eu d’accident », une vérité qui parait bête à dire, mais tellement essentielle.
J’ai pris ma décision, je vais voler et je prépare mon matériel selon les rites habituels. Il s’agit d’être sérieux, ce n’est pas en l’air (surtout par vent fort) qu’on doit s’apercevoir d’une suspente emmêlée à sa voisine. Et dans ces phases là, je suis très exigeant avec moi-même, méthodique.
Le matos est prêt, et le vent ne faiblit pas.
Si je ne tiens pas immédiatement au relief, je trace direct à l’atterro. Mais si ça tient, c’est super.
Je monte ma voile et décolle instantanément
Très vite, je suis 50 m au dessus du déco, ce qui augmente ma marge pour rejoindre l’atterro. Ca commence très bien. J’alterne les allers-retours au dessus du déco, près de l’antenne, sans jamais percer le plafond des 1500m (le déco est à 1440). Je reste ainsi 1h10 entre 30 et 50 m plus haut que mon point de départ, faisant lever les têtes, et je décide de surveiller attentivement les évolutions de l’aérologie (la météo très très locale autour de moi).Je teste mon accélérateur qui me permettra de ne pas rester scotché face à un vent qui forcirait de trop, voire de reculer, qui n’est pas une option envisageable, et constater son efficacité bien réelle qui me rassure.
En dessous, d’autres parapentistes arriveront et décideront de ne pas décoller, hormis un biplaceur professionnel qui fait son boulot (bien) par nécessité. C’est peut-être que le vent a du forcir au sol et que cela devient difficilement gérable pour un parapentiste non aguerri. J’ai donc pour ma part décollé au bon moment et je m’en félicite. Maintenant, vraisemblablement, ce ne serait plus possible. J’augmente d’autant ma vigilance.
Lorsque les premiers signes d’ascendances ou de descendances se font sentir, la prise de risques devient trop importante pour moi, donc direction le pré de l’atterro accéléré à fond où j’arrive avec 150 m de marge verticale (ouf !), et je pose 13 mn après dans des conditions très instables et inconfortables, mais sur la cible, signe que je m’y suis bien pris.
Au final, beaucoup de plaisir, et mise en place de techniques que j’utilise peu habituellement.
Cela me rassure sur certaines capacités d’analyse et de techniques de pilotage, mais me mets aussi en garde : ai-je eu raison de décoller ?Il se débrouille et moi je l’embrouille, ou le contraire
Comme je l’ai déjà écrit, mon aile se déplace en consommant 1,3 mètre de verticalité par seconde, ce qui lui permet en air calme de parcourir 10m dans la même seconde.
Pour me poser plus loin que ce que permet la finesse, il faut donc que je grimpe dans la masse d’air.Le calcul est simple, si je trouve une masse d’air ascendante à 2,3 m/s, je gagne donc un m de hauteur sol par seconde. Cela va sans dire si le sol est plat bien sûr.
Plus je réussis à monter haut, plus je me donne de chance d’aller loin. Les crocos en seront pour leurs frais et devront se contenter de bouffe congelée
Là où ça devient rigolo, surtout quand on voit des vidéos, c’est quand le vent est supérieur à 35 km/h, et que donc le parapentiste ne peut absolument pas rejoindre son terrain d’atterrissage qui bien sûr, sinon ce ne serait pas rigolo, est situé au vent du parapente. Une situation qui n’est pas enviable, et qui doit absolument être évitée à cause de la rivière aux crocodiles située en dessous.
Dans la vraie vie, on remplace la rivière au crocos par une forêt bien dense ou un lac ou une ligne à haute tension, on risque donc moins de se faire bouffer.
Très intéressant tout çà. Question d’un voileux breton : est ce que l’aile se déplace toujours dans le sens du vent ? Est elle capable de remonter au vent notamment dans des courants ascendants ?
Très intéressante question !
L’aile se moque du sens du vent, elle fait le job qu’on lui demande, c’est-à-dire voler à 35 km/h.
Tu peux en déduire qu’en absence de vent météo, la voile se déplace à 35 km/h par rapport au sol dans toutes les directions. C’est ce qu’on appelle le vent relatif.
Mais si on évolue dans une masse d’air avec un vent météo de 15 km/h, l’aile se déplacera à 50 km/h par rapport au sol lorsqu’elle sera vent arrière, et seulement 20 km/h vent de face. Dans ces deux exemples, elle est toujours à 35 km/h par rapport à la masse d’air.
Contrairement à un voilier, un parapentiste n’a aucune liaison au sol, (on peut considérer l’eau comme un sol liquide) et ça fait toute la différence.
Le parapente peut aussi évoluer en dérive, c’est-à-dire vent de travers.
Quelques photos pour mieux comprendre le matos
La sellette est fixée aux élévateurs par de solides mousquetons. Résistance 24 Kn, soit 2400 kg chacun
Les élévateurs au nombre de deux répartissent les forces entre le mousqueton et les suspentes. Résistance 20Kn
Plus on va vers la voile, plus le suspentage se divise jusqu’à devenir très fin
Ici, le faisceau intermédiaire
Ici, la fixation et la couture d’une suspente sur le voile
Alors, tu as toujours envie de faire du parapente ?
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